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Gabon/Présidentielle 2025 : Ces incohérences statistiques qui alimentent la polémique.

Gabon/Présidentielle 2025 : Ces incohérences statistiques qui alimentent la polémique.

Le 13 avril 2025, le ministère de l’Intérieur gabonais a publié les résultats provisoires de la présidentielle. Si la victoire de Brice Clotaire Oligui Nguema (CBON) avec 90,35% ne fait pas débat, certains internautes ont relevé des écarts statistiques intéressants à analyser. Media2AC décrypte ces données à titre pédagogique, sans que ces observations ne remettent en cause le scrutin dont aucun candidat n’a contesté les résultats.

Des résultats officiels mais provisoires

L’analyse des chiffres officiels montre un taux de participation de 70,4% (636.606 votants pour 908.916 inscrits). Après déduction des 25.859 bulletins blancs, on obtient 610.747 suffrages exprimés. La répartition des voix entre les huit candidats présente cependant une particularité mathématique qui mérite explication.

Un écart de 4.576 voix : explications possibles

La somme des voix attribuées aux candidats (606.171) diffère légèrement des 610.747 suffrages exprimés. Plusieurs hypothèses techniques pourraient expliquer cet écart de 0,75% :

  • Une possible différence entre les bulletins valides et les suffrages attribuables
  • Des arrondis dans le calcul des pourcentages
  • Un décalage entre le moment du comptage et la publication
    Notons qu’aucun candidat n’a officiellement relevé cette différence, qui semble donc n’avoir eu aucun impact sur le résultat global.

Méthode de calcul : une approche différente des standards

Contrairement à l’usage qui veut qu’on rapporte les voix aux suffrages exprimés, les pourcentages ont ici été calculés sur l’ensemble des votants. Cette méthode, bien que moins courante, reste mathématiquement valable. Elle explique pourquoi le total des pourcentages ne correspond pas à 100% des exprimés. À titre d’exemple, appliquer la méthode classique donnerait 94,18% pour CBON au lieu de 90,35%.

Des réactions mesurées face à ces observations

Ces incohérences ont provoqué des réactions divergentes. Parmi les candidats, seul Alain Claude Bilie-By-Nze a relevé ces incohérences qui selon ses mots « suffisent à discréditer les résultats de ce scrutin » À l’inverse, les soutiens du pouvoir qualifient ces interrogations de vaines polémiques, arguant qu’il s’agirait d’une simple erreur de présentation sans conséquence sur les résultats. Bilie-By-Nze a toutefois dit en prendre acte, tout en saluant le climat paisible dans lequel s’est déroulé l’ensemble du processus électorale. Cette déclaration officielle de principal challenger du Président élu a le mérite de cantonner les débats à certains cercles spécialisés et réseaux sociaux.

La Cour Constitutionnelle, ultime arbitre

Si ces écarts n’altèrent pas la validité des résultats, ils soulignent l’intérêt :

  • D’une standardisation des méthodes de calcul
  • D’une communication plus détaillée sur les processus statistiques
  • D’une pédagogie accrue autour des données électorales

La Cour constitutionnelle, dans son examen final, pourra apporter les ultimes précisions sur ces points techniques.

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