Politique

Édito/Gabon: Ces maux que tout le monde peut constater

Au moment où Brice Clotaire Oligui Nguema, devenu président élu le 12 avril 2025, affirme vouloir reconstruire l’État sur des bases nouvelles, est-il toujours nécessaire de rappeler tous les maux qui entravent le développement socio-économique de notre pays ?

  • Est-il nécessaire de rappeler que l’origine des troubles qui nous secouent, provient de la paupérisation généralisée qui s’étend partout à travers le pays ?
  • Est-il nécessaire de rappeler que la confiance mutuelle n’existe plus à chaque niveau et en tous lieux ?
  • Est-il nécessaire de rappeler que certaines personnes malintentionnées cherchent à troubler l’esprit des gens et commencent à répandre l’idée d’un tribalisme, de luttes de classe, sans parler d’une revendication excessive de la fierté régionale ou de la lignée? N’oublions jamais que nous formons une seule et unique nation : la Nation Gabonaise.
  • Est-il nécessaire de rappeler la corruption, l’achat des voix au moment des élections, la création de « dossiers » contre les adversaires, la dilapidation et spoliation des richesses du pays, les épidémies et maladies, l’insécurité et l’injustice que subit le peuple gabonais ?
  • Est-il nécessaire de rappeler qu’aucun remède n’a été trouvé pour éradiquer la corruption qui est devenue une véritable « culture »? Pourquoi continue-t-on à soudoyer les gens, en achetant leur conscience, en les amenant à suivre certaines idéologies surtout au moment des élections? On corrompt le choix des citoyens en profitant de leur innocence, de leur ignorance, de leur pauvreté. On fait peur en inventant des « dossiers» et en mettant en prison ceux qui essaient de résister, fiers de leur liberté. Mensonges, tromperies enrobés de fausses promesses sont souvent les teneurs des discours.
  • Est-il nécessaire de rappeler que le pays est vendu à ceux qui ont de l’argent ?
  • Est-il nécessaire de rappeler que les différentes maladies, épidémies (conjonctivites, diarrhées…) sévissent ; or les frais des soins dans les hôpitaux publics sont exorbitants ?
  • Est-il nécessaire de rappeler que pour le moment l’Etat de droit tant vanté par les tenants du pouvoir est vide de sens car nombreux parmi ceux qui devraient faire respecter la loi en défendant le droit, la vie, la propriété du peuple, se lient avec des « réseaux des malfaiteurs » ? Cela fait augmenter partout l’insécurité et l’injustice.
  • Est-il nécessaire de rappeler que sans le soutien du peuple les hommes politiques restent de simples hommes, ne peuvent espérer survivre politiquement dans un Etat de droit et que le rôle de l’armée n’est pas de soutenir un homme ou un parti mais d’assurer la paix en toute circonstance ?
  • Enfin, je prends le risque de demander est-il toujours nécessaire de rappeler qu’au Gabon, on a tragiquement affaire à une politique de l’ignorance, de suffisance, de l’arrogance, de la violence psychologique et même physique. On a affaire à la politique de la vengeance, de la lâcheté, de la vanité, de la cupidité, de l’opportunisme, de l’ambition personnelle et du mépris à l’égard du peuple, alors forcément la ligne qui conduit vers le sentiment de haine est très fine. Pourtant…

Pierre Parfait Mbadikumbe/Journaliste

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