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Séraphin Moundounga : De l’exil à la Vice-Présidence

Le 5 mai 2025, le Gabon a été témoin d’un événement politique majeur : la nomination de Séraphin Moundounga au poste de vice-président de la République par le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Cette ascension marque le retour au premier plan d’une figure politique qui, après sept années d’exil, incarne désormais l’espoir d’une gouvernance renouvelée.

Un parcours politique riche et engagé

Né le 29 février 1964 à Tchibanga, dans la province de la Nyanga, Séraphin Moundounga a débuté sa carrière politique au sein du Parti démocratique gabonais (PDG). Il a été député de 1990 à 1996, puis premier questeur de l’Assemblée nationale de 1997 à 2009. Parallèlement, il a poursuivi des études de droit en France, obtenant un doctorat en droit public en 2012.

En 2010, il est nommé ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, puis, en 2014, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, tout en étant élevé au rang de second vice-Premier ministre. Cependant, en septembre 2016, en désaccord avec la réélection contestée d’Ali Bongo, il démissionne de ses fonctions et quitte le PDG. Peu après, il affirme avoir été victime d’une tentative d’assassinat, ce qui le conduit à s’exiler en France.

Un exil marqué par l’engagement
Durant son exil, Séraphin Moundounga ne reste pas inactif. Il fonde l’ONG « Union pour la nation, l’intégrité, le travail et l’égalité » (UNITÉ) et enseigne dans une université française. Il continue de dénoncer les dérives du régime d’Ali Bongo et plaide pour une gouvernance plus transparente et démocratique au Gabon.

Le retour au pays et la reconnaissance

Le 11 octobre 2023, après la chute du régime d’Ali Bongo, Séraphin Moundounga rentre au Gabon. Il est chaleureusement accueilli à l’aéroport de Libreville par une foule en liesse. Quelques jours plus tard, il est nommé président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition, une institution consultative chargée de donner son avis sur la gestion du pays.

En septembre 2024, lors d’une intervention devant l’Assemblée constituante, il appelle à en finir avec le modèle semi-présidentiel hérité de la France, qu’il juge inadapté aux réalités gabonaises. Il plaide pour un exécutif responsable et une gouvernance plus transparente.

Une vice-présidence porteuse d’espoir

La nomination de Séraphin Moundounga au poste de vice-président de la République symbolise une volonté de réconciliation nationale et de renouveau politique. Son parcours, marqué par l’engagement, l’exil et le retour, incarne l’espoir d’une transition réussie vers une démocratie apaisée et inclusive.

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