Zenaba ministre et déjà 38% de sympathie
Libreville, 8 mai 2025 — Alors que Gninga Chaning Zenaba fait son entrée au gouvernement en tant que ministre de l’Entrepreneuriat, du Commerce et des PME, sa côte de sympathie atteindrait 38 %, selon le baromètre ThermoPol. Longtemps inconnue du grand public, cette entrepreneure originaire de Mayumba aurait donc déjà séduit une part non négligeable de l’électorat, profitant de son profil atypique pour asseoir sa légitimité politique.
D’« inconnue » à figure montante
Née en juillet 1988 à Mayumba, Zenaba n’aurait jusque‑là pas figuré parmi les visages familiers de la scène nationale. De retour d’une fructueuse expérience en France — où elle aurait dirigé une entreprise de vitrerie et de miroiterie à Nice entre 2018 et 2020 — elle se serait investie dans l’immobilier, l’événementiel et la beauté à Libreville, bâtissant un capital de compétences et de réseaux qui expliquerait aujourd’hui sa progression fulgurante.
Une côte de sympathie déjà solide
Sur les 426 personnes interrogées du 15 au 30 avril 2025, 27 % se déclareraient « sympathisants » de Zenaba et 11 % « soutiennent » activement son action, pour un total de 38 % d’opinions favorables . Cette performance, remarquable pour une ministre fraichement nommée, suggérerait que son profil de « vraie autochtone » de Mayumba — en réponse à la requête des notables de la Basse‑Banio — aurait largement contribué à sa popularité initiale.
Un portefeuille taillé sur mesure ?
Zenaba hériterait d’un secteur correspondant parfaitement à son expertise professionnelle : l’entrepreneuriat et les PME. S’appuyant sur son expérience de cheffe d’entreprise, elle pourrait mettre en œuvre diverses initiatives stratégiques : créer des guichets uniques et des formations pour accompagner les porteurs de projets, établir des partenariats public-privé, développer des fonds de soutien aux start-ups gabonaises, faciliter les connexions avec des investisseurs institutionnels, et structurer des filières comme l’agroalimentaire, l’artisanat et le numérique pour renforcer les chaînes de valeur locales.
Cette approche ciblée lui permettrait non seulement de valoriser sa connaissance approfondie du domaine entrepreneurial, mais aussi de transformer son capital sympathie en réalisations tangibles et mesurables. Une telle stratégie constituerait la condition essentielle pour asseoir sa crédibilité ministérielle et consolider durablement sa popularité auprès du public et des acteurs économiques.
Les enjeux d’une première épreuve
Toutefois, l’équation ne serait pas simple. D’une part, elle hériterait d’une administration marquée par des rigidités bureaucratiques ; d’autre part, elle devrait répondre aux attentes d’une jeunesse gabonaise avide de débouchés économiques. Sa capacité à lancer rapidement des chantiers visibles — incubateurs régionaux, programmes de micro‑crédits, salons de l’innovation — pourrait faire la différence et cimenter sa côte de sympathie au‑delà de 38 %.
Vers une consolidation de son image
À Mayumba, où la question identitaire a récemment rebondi avec le départ de Zora Kassa, l’arrivée de Zenaba serait perçue comme la consécration d’une « vrai autochtone » au gouvernement. Ce signal pourrait renforcer sa légitimité locale, tout en ouvrant la voie à une ambition plus nationale : transformer son statut de « ministre de compensation tribale » en une réelle « ministre de l’essor économique national ».
Si elle parvenait à traduire sa réputation naissante en réalisations tangibles, Zenaba pourrait non seulement faire décoller son taux d’approbation, mais aussi s’imposer comme une figure politique incontournable du Gabon post‑transition.